Pour répondre aux enjeux environnementaux et à la nécessité de développer des matériaux à partir de composés d'origine non pétrochimiques, des peintures aqueuses biobasées apparaissent progressivement sur le marché. Cependant, un bilan a été réalisé dans le cadre du projet Revorgreen (mené par CoRI, CREPIM, FOREM-PIGMENTS) et a montré une série de limitations :
- Le pourcentage de biosourcé de ces peintures est assez faible (20-30%) : il s'agit souvent d'actions marketing avec une incertitude quant à la quantité réelle de matières biosourcées.
- Les peintures en voie aqueuse ne peuvent actuellement remplir les cahiers des charges des peintures solvantées ou poudres. Les résines biosourcées n'ont pas nécessairement la même composition chimique que les résines non biosourcées. Ceci implique d'adapter les formulations biosourcées afin de maintenir le même niveau de performances.
- Que la résine soit biosourcée ou non, les peintures polyuréthane sont aujourd'hui encore à base d'isocyanates (toxique).
- Même si les peintures sont en base aqueuse, les émissions de COV des peintures une fois appliquées, ne sont pas négligeables et sont les plus nocifs car insidieuses dans le temps.
L'objectif du projet WBDurapaint, financé par Interreg FWVL, est de développer de nouveaux systèmes de peinture aqueuse de hautes performances à faible impact environnemental : sans composés toxiques, à très faibles émissions de COV et présentant des performances suffisantes pour répondre aux cahiers des charges du bâtiment et du transport. Deux voies de développement sont considérées : des peintures à base époxy et à base polyuréthane sans isocyanates. Ces deux approches permettront de couvrir de nombreuses applications (bois, métal, sol pour intérieur ou extérieur).
Les régions Hauts de France-Grand Est, Wallonie et Flandre comprennent de nombreuses entreprises dans les secteurs de la peinture comprenant par exemple les synthèses de résines, d'additifs, ou les applications. Ce projet vise à augmenter la collaboration entre les différents acteurs économiques de la zone Interreg par la diffusion des connaissances dans ce domaine, via l'organisation de formations et workshops dans les régions concernées.
Les secteurs du bâtiment et du transport, fortement implantés dans la région transfrontalière font intervenir toute la chaine de valeur des revêtements organiques : peintres, fabricants de peintures et d'encres, fournisseurs de matières premières, ainsi que les utilisateurs et applicateurs industriels. A titre d'exemple, la région Hauts de France compte environ 125 000 emplois dans le Bâtiment et 15 000 dans le ferroviaire. Les arrondissements concernés dans la zone Interreg Wallonie représentent 1200 emplois dans le secteur de la construction et l'assemblage automobile et autres matériels de transport, et 600 emplois dans la fabrication et les travaux de peinture, répartis dans 150 PME.